jueves, 5 de noviembre de 2020

Si j'étais vivant 


Si j’étais vivant je lui dédierais cette strophe de prose : je rentre

du parc de Bagatelle ; il y une clématite de plus au mur des

clématites, les autres se serrent tout naturellement pour lui

faire une place ; et, dans ce mural, la nouvelle ne dépend

d’aucun mois de mai ni d’aucun mois de juin mais de beaucoup

de poésie. Presque en même temps, certains disent un peu

avant, d’autres un peu après, des braises se sont éteintes au

mur des regards, et la lamentation n’a fait que se transférer

d’un mur à l’autre. J’observe la frise des clématites et ne sais

comment il faut la voir

c’est un mur de velours frappé

est-ce une surface champagne frappé

peut-être une peau couverte de bleus

si je pouvais parler voici ce que je lui dirais :


Dominique Fourcade 

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